© Muzeum Pałacu Króla Jana III w Wilanowie
   |   05.02.2007

Deux Amours se battant pour un coeur


DEUX PETITS AMOURS SE BATTANT POUR UN COEUR

Fin du XVIIIe siècle, avant 1867 (copie d'après Pierre Philippe Thomire, 1751-1843)
Marbre blanc, socle de marbre gris et blanc ; 50 x 3,5 x 31,5 cm
N° d'inventaire : Wil. 2866

Cette figure de deux Amours qui se battent pour conquérir le coeur qui gît à leurs pieds représente probablement Éros et son frère Antéros qu'oppose, dans la mythologie grecque, une lutte sans fin pour la force et la pureté des sentiments. Au XVIe siècle, les idées néo-platoniciennes ont repris ce mythe en y voyant une rivalité hostile entre Antéros, symbolisant l'amour céleste et Éros, personnifiant l'amour terrestre. Le geste surprenant de l'un des deux Amours, qui semble vouloir détruire le coeur à sa merci, évoque peut-être cette interprétation. La rose posée non loin, attribut de la déesse de l'amour, Aphrodite, évoque aussi les charmes de l'amour sensuel. Les métaphores érotiques de l'oeuvre rappellent les nombreuses statues de marbre de style rococo, dites commandées, répandues surtout en France au XVIIIe siècle, réalisées entre autres sous le patronage de la marquise de Pompadour. L'oeuvre ayant servi de modèle au sculpteur est un bronze de P.P. Thomire, qui a d'abord été selon toute vraisemblance l'un des objets d'art du château de Pavlovsk, et appartient actuellement à la collection privée de la famille Stroganoff. Lui faisait pendant un autre groupe de deux Amours, ceux-ci ornant un coeur d'une couronne, oeuvre d'un artiste postérieur. D'après la tradition, ces deux objets d'art auraient appartenu à la tsarine Catherine II.

Dominika Walawender-Musz