© Muzeum Pałacu Króla Jana III w Wilanowie
   |   14.05.2007

l’Album de Zincographies

Frontispice de l’Album de Zincographies et de Dessins de Varsovie    
Jan Feliks Piwarski, Album Cynkograficzno-Rysunkowe Warszawskie w Dwunastu Obrazach [Album de Zincographies et de Dessins de Varsovie en Douze Tableaux], Varsovie 1841, éd. Litografia Banku Polskiego [Atelier de Lithographie de la Banque de Pologne] (par application de la méthode de Seweryn Oleszczyński, sur zinc)inventorié sous le n° Wil.5537

Agneaux ! Jambons ! ou la foire du Samedi saint du quartier „za Żelazną
Bramą” à Varsovie 
Jan Feliks Piwarski, Album Cynkograficzno-Rysunkowe Warszawskie w Dwunastu Obrazach [Album de Zincographies et de Dessins de Varsovie en Douze Tableaux], Varsovie 1841, éd. Litografia Banku Polskiego [Atelier de Lithographie de la Banque de Pologne] (par application de la méthode de Seweryn Oleszczyński, sur zinc), tableau 4inventoriée sous le n° Wil.5535 

Les lithographies présentées ici proviennent d’un recueil publié en 1841, intitulé Album de Zincographies et de Dessins de Varsovie, en Douze Tableaux. L’auteur de l’album est Jan Feliks Piwarski, conservateur du Cabinet des Dessins de la Bibliothèque publique de Varsovie, peintre, dessinateur et pédagogue. Ce personnage est digne d’attention, non seulement pour ses mérites dans le domaine de l’instruction publique pendant les temps difficiles qui suivirent les partages de la Pologne, mais aussi étant donné ses relations privilégiées avec le propriétaire de Wilanów et fondateur du Musée du lieu, Stanisław Kostka Potocki. C’est en effet de l’initiative de celui-ci que Piwarski a été nommé responsable de la collection de dessins, rachetée aux héritiers du roi Stanisław August Poniatowski pour le Cabinet des Dessins de cette Bibliothèque publique. Sa tâche consistait à classer et cataloguer les collections, puis de les étudier de manière scientifique. Dans cette tâche, Stanisław Kostka Potocki lui apportait son soutien aussi bien par son érudition et son savoir que par des fonds substantiels.

Jan Feliks Piwarski s’est non seulement acquitté de manière parfaite de ses devoirs de gardien des collections du Cabinet des Dessins, mais il a aussi pratiqué lui-même le dessin artistique. C’est de sa main que viennent des lithographies (et des zincographies) à la thématique polonaise, dont il a été l’un des précurseurs. Les lithographies exposées en font partie, présentant des vues familières de la vie à Varsovie au XIXe siècle : la page de titre de l’Album ainsi que le tableau intitulé : Agneaux ! Jambons !

Sur la première, autour d’un chariot arrêté portant à l’arrière le titre du recueil, est représentée toute une variété de types humains caractéristiques de Varsovie. Un homme porte sur le dos un panier à pain, un autre est affublé de tresses d’ail, un Juif barbu se hisse sur le chariot au sommet duquel on voit une cage pleine d’oies. L’ensemble est complété par un Gavroche varsovien, pieds nus, qui s’accroche au chariot et regarde le spectateur avec un sourire moqueur. Sur son dos, fixé par une ficelle, un panneau avec les titres des lithographies suivantes, et notamment celui de la deuxième présentée plus bas :  

Agneaux ! Jambons !
C’est une vue de la foire du Samedi saint, dans le quartier populaire « za Żelazną Bramą » à Varsovie. Au premier plan, le personnage d’un jeune vendeur confirme incontestablement la période de l’année à laquelle la scène se situe : sur sa tête, un large plateau plein de figurines d’agneaux de Pâques. Plus loin, notre regard se porte sur tout un éventail de particularités et curiosités de cette foire de la capitale, la veille de Pâques : un commerçant bedonnant offrant un morceau de viande et des chapelets de saucissons, une rustaude tenant un porcelet se repose, assise en compagnie de son môme dans l’angle droit de l’image, des échoppes biien garnies. Les vêtements des personnages, ces habitants ordinaires de Varsovie, semblent particulièrement intéressants, dessinés avec minutie et perspicacité. Le tout compose une image exceptionnelle, d’autant plus précieuse qu’elle est dénuée de toute idéalisation, profondément authentique.    

Marta Gołąbek