© Muzeum Pałacu Króla Jana III w Wilanowie
   |   05.02.2007

La Bataille de Vienne


LA BATAILLE DE VIENNE


Pauwel Casteels (peintre actif vers 1656-1684)
Flandres, après 1683.
Peinture à l'huile sur toile ; 156,5 x 184 cm
Signature : [...]ONSAEL / [...]SSTEELS (en bas à gauche du tableau) ; WENEN (au-dessus de la tour de la cathédrale)
N° d'inventaire : Wil. 1960

Ce tableau appartient à la catégorie des oeuvres dont le but est de glorifier la personne et les actes héroïques de Jean III Sobieski après la libération de la ville de Vienne, à l'apogée de sa grandeur militaire. La renommée du vainqueur des combats livrés à Vienne s'étendit dans l'Europe entière. Presque tous les monarques d'Europe lui envoyèrent des lettres de félicitations, pleines d'admiration véritable et de reconnaissance pour le vainqueur des Turcs. Sobieski lui-même, ainsi que son entourage, réchauffaient habilement l'atmosphère, en faisant de la victoire de Vienne le point culminant de la légende du roi, devant servir ses projets de fonder une nouvelle dynastie. La lettre que le roi écrivit à son épouse dans la nuit de la bataille prouve qu'il avait pleinement conscience de l'importance de la victoire : « Notre Seigneur et Dieu, béni pour les siècles des siècles, a donné à notre nation une victoire et une gloire telles que les siècles passés n'en ont jamais connu ». En rendant compte au pape Innocent XI de ce triomphe, il paraphrasa dans l'esprit de la modestie chrétienne les paroles célèbres de César : « Venimus, vidimus et Deus Vicit ».

En de telles circonstances il n'est guère étonnant que des commandes nombreuses affluèrent alors auprès d'artistes divers, demandant l'exécution de tableaux et autres oeuvres d'art pour glorifier les exploits du conquérant. Une fois de plus, l'art s'est avéré d'une grande utilité en tant que moyen de communication au service du souverain. Voilà sans doute le contexte dans lequel fut peinte cette Bataille de Vienne.

La scène représentée en plusieurs plans, sur fond d'un paysage de collines, montre les combats des armées de la coalition antiturque contre les troupes ottomanes du sultan Mustafa. Au loin, nous découvrons le panorama, peint au glacis, de Vienne, avec ses fortifications et la tour de la cathédrale gothique qui surplombe la ville. Dans la foule des combattants, le personnage de Jean III Sobieski attire les regards. Selon les témoignages, il prit le commandement et se rendit partout où le feu du combat était le plus fort ; son attitude et la sagesse de ses ordres en faisaient un grand chef intrépide. Vêtu d'un long habit gris argenté et d'un manteau pourpre doublé de fourrure d'hermine, le monarque lève son sabre dans un geste suggestif et éperonne sa monture.

Le tableau est peint dans les teintes vert olive, avec quelques accents rouges et roses pour les vêtements et blancs pour les chevaux. Les divers plans de la scène se différencient par la valeur des tons.

L'artiste n'a probablement pas assisté à la bataille. La formation des troupes, les détails des armes et des drapeaux ne respectent pas la vérité historique. Le tableau est plutôt le fruit de l'imagination de Casteels qui l'a peint sur commande.

Dominika Walawender-Musz