© Muzeum Pałacu Króla Jana III w Wilanowie
   |   14.05.2007

vue d'optique

Décor pour l’opéra Venus jalouse
(vue d'optique)
A. Basset, Paris, vers 1760
taille-douce coloriée, gravure à l’eau-forte

inventoriée sous le n° Wil.4322

Vue du Jardin de Plaisance de l'Axarienne
(vue d'optique)
Basset le Jeune, Paris, 2e moitié du XVIIIe
taille-douce coloriée, eau-forte

inventoriée sous le n° Wil.4320

Vues d’Optique, Mondo Nuovo, Prospect Views, Perspectives, il s’agit là d’un genre de gravures très à la mode au XVIIIe siècle, facilement reconnaissables à un ensemble de traits caractéristiques. Une disposition horizontale, une perspective plus marquée, des couleurs très expressives avec un penchant pour les teintes intenses du rouge, du bleu azur, du vert et du jaune.Leur apect spécifique résultait de l’usage qui leur était réservé : en effet, elles étaient prévues pour être regardées à l’aide d’appareils optiques, composés de lentilles, de verres grossissants et de miroirs arrangés de manière adaptée. En utilisant ces instruments on obtenait une vue en trois dimensions, donnant l’illusion de profondeur. Les thèmes les plus répandus, prédominants chez les auteurs de ces gravures réalisées selon les techniques de taille-douce et d’eau-forte, étaient les vues de sites célèbres, les panoramas de villes et les représentations de résidences de renom.Grâce à cette thématique, elles constituaient une curiosité éducative et un avant-goût de tourisme, chacun pouvant voir les merveilles de pays lointains, souvent inaccessibles. Ceci d’autant plus que, étant de plus en plus répandues, ces gravures devenaient l’une des attractions des fêtes et des foires où pour une somme modique chacun pouvait admirer les charmes des jardins du Vatican ou du palais des Doges de Venise. C’est peut-être pour cette raison que la majorité de ces gravures se caractérisait par une certaine simplicité ou naïveté, l’attrait visuel gagnant parfois sur la vraisemblance.Malgré cela, les vues en perspective constituaient au XVIIIe siècle des souvenirs bien à la mode chez ceux qui voyageaient à travers l’Europe. Par le truchement de l’illusion optique, le souvenir des sites visités revenait sans doute plus facilement à la mémoire. Il n’est pas exclu que c’est justement en caractère de souvenirs que ces gravures se sont trouvées à Wilanów, et l’on pourrait alors en déduire que l’appareillage adéquat était lui aussi disponible au palais.